La rénovation du Palais des Sports du Stade du 28 Septembre, les difficultés que rencontre la Fédération Guinéenne de Basketball envers le département des Sports dans la réalisation de ses activités, le nouvel élan de l’instance international appelé ONE FIBA, voilà les éléments phares de l’interview que le Président de la Fédération Guinéenne de Basketball nous a accordée. Sakoba Keita sans langue de bois s’est prêté à nos questions.

Présentez-vous à nous lecteurs ?

Je suis Sakoba Keita, Président de la Fédération Guinéenne de Basketball. Cela fait 6 ans que je suis à la tête de cette fédération.

Faites nous l’état des lieux de la rénovation du Palais des Sports du stade du 28 Septembre dont vous êtes le principal artisan?

Le chantier avance à grand pas. Il suffit de venir voir pour comprendre que tout se passe bien. Nous venons d’envoyer un conteneur de 40 pieds remplis de matériels ultra moderne pour rendre cette salle agréable. Nous avons commandé un tableau électronique, un revêtement sol et des panneaux professionnels. Au fait, ce sont des équipements modernes que vous pouvez voir un peu partout dans le monde. Franchement, on a toute la panoplie d’équipements pour recevoir et jouer toutes les compétitions en Guinée. Comme vous l’avez constatez, la salle a été totalement refaite de la toiture au sol. Sans oublier les vestiaires et les bureaux qui ont été aussi refaits. Aujourd’hui sans risque de me tromper je peux vous dire que nous sommes à 90% des travaux. Il ne reste plus que les installations. Et tous les techniciens m’ont rassuré que d’ici la fin de la semaine ils vont finir leur boulot. En plus de la rénovation de la Salle du Palais des Sports, nous sommes entrains de construire au même moment  trois terrains extérieurs qui ont sont phases de finition. Ces installations permettront aux équipes de mieux s’entrainer dans de très bonnes conditions. Tout comme les centres de formations qui vont améliorer leur performance sur les meilleures installations sportives. Et c’est la Guinée qui gagne et non le Président que je suis. Car les hommes peuvent passer mais les infrastructures demeureront.

Le fait d’avancer les travaux du Palais des Sports du stade du 28 Septembre. Est-ce une contrainte de votre 2ème mandant ?

Avant d’être président de club, moi je suis passionné de basketball. Donc chez moi la position ne compte pas par rapport à ce que je fais. La preuve, à force de m’investir j’ai été élu président.

Quel a été le regard de l’état dans l’accomplissement de votre projet de rénovation ?

A vrai dire rien pour le moment. J’ai rénové le Palais des Sports du stade du 28 Septembre sans un franc de l’état. Aujourd’hui nous sommes contents d’avoir un Ministère des Sports mais nous sommes laissés pour compte au profit du football. Donc nous mettons cette occasion à profit pour dire à l’état de nous venir en aide parce que nous faisons des résultats lorsque nous participons aux compétitions. Mais hélas, nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Aujourd’hui le Syli paye le poids de la discrimination des autres disciplines. On investit assez dans le football pour quel résultat ? Donc il faut que le Ministère des Sports se réveille et qu’il essaie d’équilibrer les dépenses entre les fédérations. Imagine un peu quand tu as une salle de basket qui est refaite, tu as beaucoup d’avantages à travers les sports comme la boxe, le taekwondo, le judo, le karaté. Tu as plus d’une quinzaine de disciplines qui peuvent utiliser ladite salle. Donc une fois de plus nous demandons à l’état de s’intéresser à nous aussi.

Après la rénovation quel sera votre projet à court terme ?

C’est de rehausser le niveau national. C’est le plus important à travers un championnat digne de nom. D’ici le premier trimestre, nous avons des compétitions Afro-Basket qui vont commencer. C’est-à-dire tu as l’équivalent de la Coupe d’Afrique des Nations. Donc on va recevoir soit le Cap Vert ou le Sénégal en préliminaire. Mais le danger cette année avec la nouvelle formule, lorsque tu es éliminé tu seras relégué en ligue 2 africaine. Et comme vous le savez, quand la Guinée retrouve une catégorie inférieure pour revenir au sein de l’élite c’est tout à fait compliquer. D’où notre volonté de prendre rapidement les choses au sérieux pour mieux préparer ces préliminaires d’autant plus que, nous ne sommes pas accompagnés. Aujourd’hui on essaie de faire le tour des fédérations à travers le monde pour voir combien de basketteurs nous avons. Et dieu merci on a une multitude de basketteurs professionnels qui sont prêts à venir défendre la Guinée. Mais le problème récurrent est de trouver les billets et les primes pour ces jeunes. Et c’est l’état qui doit y faire face. En plus de tout ça, nous serons obligés de respecter la volonté de l’instance internationale à travers leur nouvelle appellation   ONE FIBA. Tu n’as plus FIBA Afrique ni FIBA Amérique ou Océanie. C’est maintenant One FIBA. Donc nous révélons tous de la même structure. Cela dit aussi que les compétions ont changé. ONE FIBA a pris un virage de 180 degrés. On aura maintenant des compétions à l’image du football. C’est-à-dire tu auras une journée FIBA comme la journée FIFA. Donc on aura au moins six fenêtres dans l’année où nous serons appelés à recevoir des matches à domicile comme à l’étranger. Bon cela  a commencé depuis deux ans d’ailleurs. Mais malheureusement pour faute de moyens, la Guinée jouait ses matches aller et retour en déplacement. Et en Jouant les matches en déplacement, la défaite est garantie voir l’humiliation totale. C’est pourquoi nous avons décidé légèrement de suspendre les compétitions pour six mois environs. Cela nous a permis de réparer notre infrastructure pour que la FIBA ordonne qu’on joue nos matches chez nous pour permettre aux fans de voir le talent des jeunes guinéens.

Avez-vous un entraineur de haut niveau qui pourra nous donner une bonne sélection ?

Au niveau de la formation, on n’a pas de soucis. On a de très bons entraineurs. On a un coach d’origine guinéenne mais de nationalité canadienne. C’est un excellant formateur. Mais jusqu’à présent son dossier n’a pas été finalisé par le département en charge des sports. Ça traine toujours là-bas.

Comment comptez-vous entretenir ce Palais des Sports après la rénovation ?

C’est un véritable souci que j’ai. Car c’est le Ministère des Sports qui détient le titre foncier dudit palais. Donc il va s’en dire que le Ministère se bouge pour entretenir ce palais des sports. Sinon sans quoi ça sera une dépense inutile.

Pensez-vous élargir vos projets à l’intérieur du pays ?

Comme par hasard, la Guinée est l’un rares pays qui a beaucoup d’infrastructures sur toute l’étendue du territoire nationale. Tu as des grandes salles de permanences partout. Mais il suffit juste simplement qu’on nous donne un peu de moyens pour réaliser ces infrastructures. Et à force de ne pas nous assister, toutes les disciplines ont pour repère le stade du 28 Septembre et c’est dangereux. Sinon  l’aîné de mes soucis, est de voir les jeunes de l’intérieur de s’épanouir dans la pratique du basketball. C’est pour vous dire que nous travaillons avec nos propres moyens d’où nous sommes dans l’incapacité de développer un peu ces disciplines. Donc on est totalement obligé de faire du poudrage sur Conakry pour justifier notre existence.

Votre dernier message…

C’est de toujours inviter le Ministère des Sports de s’intéresser à nous car le Basketball est une discipline qui a toujours produit de bons résultats. J’invite également les fans de ce sport à venir bientôt voir le Palais des Sports totalement rénover pour jauger le talent de nos basketteurs.  

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